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LES NOUVELLES


Lors du Conseil municipal du 9 octobre, la Ville a vendu un terrain situé en hyper centre de Pessac le long de l’avenue Chaumet pour y construire près de 200 logements supplémentaires.

Après la Villa Mauresque, où le patrimoine architectural de Pessac avait été cédé (http://www.sudouest.fr/2017/07/07/video-pessac-la-villa-mauresque-demolie-ce-vendredi-matin-3598112-3034.php), c’est maintenant le patrimoine de la Ville qui disparaît.

Jean-Louis Haurie n’a pas manqué de dénoncer l’hostilité de ce projet et l’absence de vision de la commune qui ne réalise pas les services publics pour absorber la hausse de population sur la commune liée notamment aux très nombreuses constructions.

L’article de Sud Ouest est en ligne ici : http://www.sudouest.fr/2017/10/11/le-stade-jean-cordier-vendu-pour-10-millions-3851893-3229.php?xtmc=pessac&xtnp=1&xtcr=1

La déclaration de Jean-Louis Haurie à laquelle le Maire n’a apporté aucune réponse concrète

Monsieur le Maire, chers collègues,

La délibération que vous venez de présenter est l’une des plus importantes de ce Conseil municipal, sinon la plus importante. Elle l’est par le montant de la cession que vous réalisez en vendant à la promotion une partie du patrimoine de la Ville. Elle l’est également par le symbole du manque d’anticipation et de la vision à court terme que vous portez.

Acquise en 2008, inscrite dans une vaste zone d’aménagement, PAE dite du Pontet, cette parcelle devait accueillir des services publics et notamment réserver une partie de son assisse à un commissariat. Nous vous rejoignons sur l’absence de résultat sur le projet de commissariat malgré de nombreuses démarches effectuées. Force est de constater qu’il ne s’est pas concrétisé malgré le besoin essentiel d'une rénovation du commissariat que nous partageons tous ici je pense. L’espoir n’était pourtant pas vain et nous pouvons rappeler la réponse faite par Christian Viton, Préfet délégué à la sécurité en 2007 qui énonçait « Le ministère de l’intérieur devrait nous donner dans les jours qui viennent son accord définitif pour la réalisation de ce commissariat ».

La question est de savoir si le commissariat était la seule option sur ce site, alors que la zone d’aménagement du Pontet avait été pensée initialement comme devant accueillir 700 logements, mais aussi une maison de quartier (réalisée également), un cheminement doux (récemment inauguré) et des équipements publics. Une zone qui porte sur 35 ha. Rappelons-le. 350 000 m² là où nous débattons de 15 000 m² soit moins de 5% de la surface.

Ces équipements publics qui étaient inclus dans le projet initial semblent donc disparaitre au profit de constructions nouvelles dont nous ne connaissons pas les contours.

Nous savons simplement que le projet porte sur 15 000 m² de surface plancher comprenant 93% de logements. Sur ces 93%, 30% seront des logements sociaux dont nous ne connaissons pas la répartition entre PLS, PLUS et PLAI. 1000 m² de bureaux seulement.

Vous notez avec un brin de malice que dans la densité est similaire à celle de l’éco-quartier de Lartigon. Mais ce projet s’était accompagné de la construction de la maison de quartier et avait été pensé également en prenant compte de cette souplesse permise notamment par ce foncier disponible et sous maîtrise communale.

Nous construisons donc encore et plus, et sans équipements publics malgré la hausse de population et notamment scolaire. Je parle sous le contrôle de M. Magès, votre adjoint à l’éducation, mais n’est-il pas prévu que la population scolaire croisse encore d’ici 2019 pour tendre vers les 6000 élèves à cet horizon ?

Que cela soit sur la petite enfance, ou l’éducation, la proximité du pôle intermodal laissait à cet endroit une attractivité importante notamment pour les Pessacaises et les Pessacais qui prennent le train ou le tramway depuis le centre-ville pour se rendre au travail.

La Ville aurait pu céder la parcelle à un projet d’intérêt général, comme vient de le faire par exemple la ville de Mérignac dans Sud Ouest aujourd’hui concernant l’installation de l’école des chiens guide d’aveugles.

Bref, faire autre chose pour Pessac qu’une nouvelle construction qui plus est portée par la volonté communale.

En cédant pour 10 millions d’EUR cette parcelle, vous vous constituez une belle cagnotte pour financer des projets communaux. Nous ne savons d’ailleurs pas à quoi vous les destinez. Mais ce que nous savons, c’est que vous vous séparez d’une partie du patrimoine communal alors que la bonne gestion passée de la Ville, que vous ne manquerez pas de contester, vous permet de penser d’autres options. Pour faire simple, vous piochez sans hésiter dans le bas de laine de la commune alors que nous ne disposons pas d’une très grande visibilité sur l’évolution des dotations aux collectivités locales (moins 300 millions en 2017 avant un supposé temps mort en 2018).

La politique foncière est moins brillante et clinquante, on ne fait avec de grandes pages dans le magazine municipal. Mais la politique foncière est fondamentale. C’est l’un des pouvoirs majeurs de la commune en lien avec la Métropole. Elle se pense au-delà de l'horizon du mandat ou de sa ré-élection.

En favorisant encore l’urbanisation de la ville, je pense que nous pouvons parler sans beaucoup nous tromper d’une opération de près de 300 logements, vous ne l’accompagnez pas des investissements nécessaires en terme de service public.

Vous comprendrez donc aisément que le passage d’un projet visant à accueillir des services à la population à un projet de construction de près de 300 logements supplémentaires ne peut recueillir notre approbation.

C’est pourquoi nous voterons contre cette délibération et vous remercions par avance des précisions que vous ne manquerez pas de nous apporter sur les deux points que nous avons soulevés :

1/ l’évolution de la population scolaire à l’horizon 2019/2020, soit quasiment demain

2/ la destination prévue de cette somme acquise même si je connais le principe de non affectation des 10 millions d’EUR récoltés en échange de la cession de cette part du patrimoine pessacais.