L’idée socialiste relève, à la fois, d’une révolte contre les injustices et du combat pour une vie meilleure.
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LES NOUVELLES
Les budgets participatifs sont en vogue. Né à Porto Alegre à la fin des années 1990, on en compte aujourd’hui une cinquantaine en France et plus de quatre millions de Français sont aujourd’hui concernés : Rennes, Paris, Montreuil, Grenoble, Issy les Moulineaux ou encore Talence et Floirac plus proche de nous. Nous nous réjouissions donc que Pessac rejoigne le mouvement. Mais nous avons vite déchantés tant le Maire n’a pas pris la mesure de l’intérêt d’un tel outil, en restant notamment fermé à nos propositions. Plus qu’un simple outil de communication, le budget participatif est en effet l’occasion de rendre un peu de pouvoir que les citoyens nous délèguent. Ce sont eux qui proposent des projets issus de leurs idées et leur expertise d’usage. Ce sont eux qui choisissent en dernier ressort également, puisqu’ils votent et choisissent. Il existe des modèles sur lesquels nous aurions pu nous adosser. Au final, le budget participatif qui nous a été présenté à la « sauce majorité municipale » demeure très en deçà de ce que l’on pouvait attendre de lui. Un budget près de quatre fois inférieur à la moyenne nationale et une absence de volonté politique. « Petit niveau », c’est ainsi que le Maire a qualifié lui-même le montant du budget dédié à Pessac. Avec 200 000€ de plafond (un peu plus de 3€ par habitant), nous sommes donc en deçà des 11,83 € constatés comme moyenne nationale par la Gazette des communes. Nous sommes également loin des moyens dévolus sur Talence et Floirac qui ont précédé l’expérience pessacaise sur la Métropole. Ces deux villes consacrent près de 5€ par habitant au budget participatif. Face à ce manque de moyen, les conseillers départementaux pessacais (Edith Moncoucut, Laure Curvale et Sébastien Saint-Pasteur) ont proposé que ce budget soit abondé à travers le Fonds Départemental d’Aide à l’Equipement des Communes qui représente plus de 170 000€ sur Pessac. Ainsi le budget aurait été porté à 370 000 €, soit près de 6€ par habitant. Cette aide aurait permis au budget participatif pessacais d’être le premier budget participatif de la Métropole par son montant. Incroyable, mais alors qu’il se voyait proposer de faire plus et mieux, le Maire a refusé ! Un budget participatif qui porte de nombreuses questions et critiques. Face à cette absence de volonté, nous pouvons néanmoins nous réjouir d’avoir permis une plus grande transparence dans le processus d’instruction. Il nous était en effet proposé un modèle unique en France où cabinet et élus majoritaires, accompagnés des services, procédaient à l’instruction des dossiers déposés par les habitants. Nulle part ailleurs, le cabinet n’était présent dans cette étape. La présence du cabinet peut faire craindre une volonté de « politiser » et contrôler une démarche qui doit être citoyenne ! A notre demande et devant une telle évidence, le Maire a concédé de retirer la présence du cabinet. Il a souhaité conserver la présence d’un représentant du Maire (pas de contre pouvoir donc !). Il a refusé enfin les autres amendements que nous avons portés. Ces amendements auraient permis d’introduire plus de citoyenneté et de démocratie, ou permettre au mouvement associatif de proposer un projet. Ils ont été rejetés en bloc. Quant aux questionnements sur la sécurité du vote électronique, la nécessité d’accompagner certains porteurs de projet en amont de la phase de présentation ou la nécessité de disposer d’une évaluation indépendante, ces remarques sont simplement restées lettre morte. Nous disposerons à Pessac d’un budget participatif aux moyens limités, qui aurait gagné à être plus soucieux de transparence et de citoyenneté, qui exclut le mouvement associatif. L’histoire de Pessac forte de ses syndicats de quartier centenaires, de la celle de la cité des Castors, méritait mieux !
Vote lors du budget participatif de Grenoble |